Jeudi 2 avril, je me réveille vers 9h45, et oh je sens une contraction et qui cette fois-ci est légèrement douloureuse. J’en ai toutes les 5 à 10 min et elles commencent à me faire légèrement mal. J’ai l’impression que cette fois-ci c’est la bonne ! A 10h30, je décide de prendre 2 spasfons pour voir si cela fait quelque chose sur les contractions. Aucun effet, elles continuent toujours toutes les 5 à 10 min. Et comme je suis presque couchée dans le canapé, elles ne sont pas dues à un effort quelconque que j’aurai pu faire.
A 11h30, on commence à préparer à manger. J’arrive à manger, mais les contractions se sont rapprochées. Côté douleur, ça reste largement supportable, mais comme mon col était déjà à 2 la veille, on préfère partir pour la maternité.
On y arrive vers un peu avant 13h. Une sage femme me prend en charge, elle m’examine tout d’abord le col, il est effacé, centré mais toujours à 2. Puis elle me met sous monitoring à partir de 13h. J’ai en moyenne 2 contractions de faible intensité par tranche de 10 min, mais elles sont assez irrégulières, il peut parfois y avoir 2 min entre 2, comme parfois 7 min.
La sage femme me fait une amnioscopie, le liquide est clair, et je perds encore un peu de bouchon (j’ai commencé à le perdre le samedi soir !). De plus, en 1h le col n’a pas évolué. La sage femme me propose de rentrer, mais avec mon mari on n’est pas très chaud, faut dire qu’il y a 1/2h de route et comme c’est le premier bébé, on n’est pas super rassuré. Elle me propose alors d’aller me promener dans le parc pendant une heure puis selon l’évolution soit elle me fait hospitalisée en chambre, soit on rentre à la maison. Elle me donne un suppositoire de spasfon pour voir si cela aide à calmer les contractions.
Pendant qu’on se promène, j’ai l’impression que les contractions sont de plus en plus fréquentes, presque toutes les 2 min, mais elles restent quand même très supportables.
De retour à la maternité vers 15h15, je préfère rester et aller dans une chambre, au moins on sera sur place, cela un côté très rassurant. Je suis mise dans une chambre double. Le lit d’à côté est pris par une femme dont le travail a commencé vers 3 ou 4h du matin. La pauvre a l’air de vraiment souffrir, mais son col est à peine à 1 ! Pour eux aussi, c’est le premier bébé.
Dans la chambre, il y a un ballon et comme ma voisine ne veut plus s’en servir je me mets dessus et fait des mouvements avec le bassin. Quand je me recouche sur le lit les contractions sont plus douloureuses.
A 18h30 le repas est servi. J’ai mal mais j’arrive à manger quand même. Les contractions deviennent de plus en plus douloureuses. J’alterne marche dans les couloirs et ballon. Je ne peux plus rester sur le lit.
A 19h30, la sage femme, qui se prénomme comme moi, me donne un nouveau suppositoire de spasfon. Elle ne veut pas me réexaminer car pour elle, c’est inutile de le faire trop souvent et cela pourrait juste apporter des germes ou autres bactéries, surtout que mes contractions ne sont toujours pas vraiment régulières. Mais j’aimerais bien savoir où j’en suis quand même. Je continue donc à déambuler dans les couloirs avec mon mari sur qui me dit de bien respirer à chaque contraction et quand je suis dans la chambre c’est soit debout soit sur le ballon, la position couchée est vraiment insupportable !
Vers 20h25, je décide de demander à mon mari de noter les heures des contractions. J’en ai une toutes les 2 à 3 min environ, parfois j’ai la chance de devoir patienter 4 min pour la suivante.
A 22h la sage femme revient, je lui dis que mes contractions sont finalement assez régulières, elle décide donc de m’examiner. Mon col est dilaté à 4/5 cm environ, au moins ça a avancé ! Elle me propose soit de partir en salle d’accouchement (comme ma voisine) pour avoir la péri maintenant ou alors de rester encore un peu dans la chambre mais alors sous monitoring. A ce moment, je voudrais peut être encore tenter le sans péri, mais le monito couchée sur le lit me fait peur… Mais j’opte quand même pour le monito. Là, je douille c’est horrible ! Mon mari ne me dit rien sur le moment, j’ai eu une contraction d’intensité 120 ! (Alors qu’en théorie ce sont des pourcentages, donc ça ne devrait pas dépasser le 100 !) C’est vraiment difficilement supportable de rester allongée. Mon mari essaie comme il peut de me soutenir, mais ce n’est pas facile pour lui, il insiste sur la respiration.
Enfin vers 23h10, la sage femme vient m’enlever le monito, et on part en salle d’accouchement, finalement je vais prendre la péridurale car là j’en peux plus. Une autre sage femme, Marie Caroline me prend en charge dans la salle d’accouchement. Elle est vraiment adorable et on peut voir la compassion dans son regard à chaque contraction. Je reste debout ou assise en attendant l’anesthésiste. Elle m’examine le col vers minuit, il est dilaté à 6/7. Elle me prépare pour la péri, elle me met la perf. Maintenant il faut attendre l’anesthésiste, et cette nuit il y a beaucoup de femme en plein travail. Elle me dit qu’elle pourrait percer la poche des eaux pour accélérer le travail mais elle préfère attendre que j’ai la péri car les contractions sont bien plus intenses une fois la poche percée.
On trouve le temps horriblement long avec mon mari. Les contractions sont de plus en plus insupportables, lorsque je suis assise sur le lit, je le sers fort dans mes bras, et lui me dit de respirer, je commence presque à crier tellement j’ai mal.
Vers 1h, enfin l’anesthésiste arrive. Elle demande à mon mari de sortir. Elle me badigeonne le dos avec la Bétadine et commence à me placer le cathéter. Elle me dit qu’il ne faut pas bouger et là, j’ai une contraction, c’est horrible ! La sage femme est en face de moi, je me tiens à ses bras, et je souffle, j’ai vraiment la frousse de bouger et d’avoir ensuite des séquelles, mais je tiens bon je ne bouge pas d’un poil mais c’est vraiment dur ! Ensuite, l’anesthésiste m’injecte doucement le produit. Elle me dit que cela va mettre une petite dizaine de minutes à agir. Mais tout de suite, je sens déjà moins la douleur des contractions. Quel soulagement ! La sage femme part chercher mon mari mais il n’était pas encore là. L’anesthésiste attend encore plusieurs minutes vers moi pour vérifier que la péri me soulage effectivement. Avant de partir je lui demande d’aller à nouveau chercher mon mari.
Je me sens bien mieux, je ressens les contractions mais je n’ai plus mal.
La sage femme revient vers 2h15. Là elle me perce la poche des eaux, le liquide est teinté, je ressens à nouveau les contractions mais pas de douleurs. Mon col est dilaté à 8/9. Il va falloir attendre encore. La sage femme m’explique que suite au liquide teinté, elle devra emmener le bébé dans les minutes qui suivront la naissance afin de lui faire un petit examen et de la mettre un peu en couveuse. Elle me place sur le côté droit avec la jambe gauche dans l’étrier. Je ressens à nouveau les contractions, mais j’arrive à m’endormir un peu malgré la position. Elle revient plus tard et me change de côté mais cette fois, elle ne me met pas la jambe dans l’étrier ouf ! Elle continue comme ça toute les demies heures ou toutes les 20 min je ne sais pas trop. Et vers 3h30 ou un peu plus tard, mon col n’est pas encore totalement à 10, il en reste un peu d’un côté, mais je n’en peux plus, cela fait déjà facilement un ¼ d’heure qu’elle m’a dit que je dois attendre mais j’ai une envie irrépréhensible de pousser ! Mon mari me dit de respirer et d’essayer de me retenir, il me soutient autant qu’il le peut, mais l’entendre me dire ça m’agace en fait. La sage femme revient ensuite avec le médecin elle m’examine, et je ne sais pas trop ce qu’elles se disent. A cette heure ci je ne comprends plus vraiment tout ce qui se passe autour de moi, j’essaie juste de me retenir de pousser même si je ne peux pas vraiment m’en empêcher. De plus je ressens vraiment une gêne avec cette envie de pousser, c’est vraiment désagréable. La sage femme me rase au niveau du périnée. Je ne peux pas m’empêcher de crier à chaque contraction.
Vers 4h, la sage femme, le médecin et deux autres personnes viennent, et là je peux enfin pousser. Elles me mettent sous un masque à oxygène. L’expulsion va durer environ 30 min, j’hurle malgré le fait que la sage femme me demande de tenter de mettre cette énergie dans la poussée, je ne peux pas faire autrement. Les contractions sont vraiment longues, je pousse une fois, puis une deuxième et je dois pousser encore une troisième fois pour chaque contraction ! Mais la troisième est à chaque fois trop dure pour moi. J’ai l’impression que je ne vais pas y arriver, que mon bébé ne va jamais pouvoir sortir même si la sage femme me félicite. De plus, le masque me gêne, j’ai l’impression qu’il me gêne pour respirer et j’ai tellement chaud que c’est très désagréable d’avoir ça sur le visage, finalement elles ont du le voir car elles me l’enlèvent. Mon mari propose de mettre un coup de brumisateur mais je ne veux pas, je veux qu’il reste de moi. Je lui serre la main ainsi qu’à une femme, celle qui s’est occupé du masque.
Le médecin me dit que je pousse bien mais que bébé a du mal à sortir, qu’elle va devoir utiliser les ventouses. Je pense qu’à ce moment elle m’a déjà fait l’épisio. Elle applique la ventouse à la contraction suivante, je pousse tant que je peux, j’ai l’impression de ne pas y arriver, et je la vois qui part en arrière, la ventouse s’est décollée. Contraction suivante, je continue à pousser comme je peux, le médecin a de nouveau appliquer la ventouse, la tête sort ! Mon mari voit la tête sortir, me regarde, m’encourage, et lorsqu’il se tourne à nouveau vers notre puce, elle est toute sortie ! Le médecin me la pose sur le ventre. Noéline est née, il est 4h29. Je n’en reviens pas, c’est de moi que cette petite merveille est sortie ! C’est dans mon corps qu’elle s’est faite. Pendant ce temps mon mari coupe le cordon. Tout le monde lui avait dit que c’était dur du coup il n’a pas trouvé ça si dur que ça. Moi je continue de regarder ma merveille posée sur moi. Ensuite, le médecin me presse sur le ventre, elle fait sortir le placenta. C’est vraiment bizarre ça fait comme un grosse masse flasque. En plus, je pensais qu’il fallait encore pousser mais finalement c’est sorti presque tout seul.
Ensuite elles emmènent Noéline pour faire ce petit examen. Pendant ce temps, je reste les jambes dans l’étrier, je ne suis pas recousue et j’attends. Il faut dire qu’en 25 min il y a eu 5 naissances. La sage femme nous ramène Noéline, elle est dans la couveuse. Après un bon moment, le médecin vient enfin pour me recoudre. Je ne sais pas combien j’ai eu de points mais je les ai senti passer malgré le fait qu’elle m’avait réinjecté une dose supplémentaire d’anesthésiste dans la péridurale. Enfin je suis recousue. Puis elle me pose Noéline à côté de moi afin de lui donner la première tétée, la pauvre puce pleurait tellement qu’elle a du mal à prendre le sein.
Puis elle me fait les derniers soins. Pendant ce temps, Papa va avec sa fille dans la pièce voisine pour la mesurer, la peser et l’habiller. Elle mesure 51,5 cm et pèse 3kg 840. J’ai encore le cathéter de la péridurale. Il va falloir attendre un bon moment avant que l’anesthésiste vienne me l’enlever. Puis, on reste encore un long moment dans la salle d’accouchement, on est ramené en chambre il est presque 8h.
